EDITORIAL
Le théâtre sert à nous orienter, (…)
on ne peut plus se passer de cette boussole.
Alain Badiou
Après deux années fatiguées par le virus, la fréquentation importante au festival d’Avignon 2022 a témoigné de la joie et du plaisir à se rendre au théâtre. Comme l’écrit Julie Timmerman que nous accueillerons pour la seconde fois : Le théâtre doit être un endroit où on a terriblement envie d’aller, pour éprouver des émotions, découvrir un imaginaire singulier, engager une réflexion commune sur notre monde. Une réflexion artistique et politique…
Burlesques ou tragiques, d’aujourd’hui ou de toujours, les poètes nous invitent à vivre mieux et pleinement notre humaine condition.
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Le Nez. C’est une comédie loufoque, métaphorique, poétique et très drôle. La pièce est adaptée par Ronan Rivière de la nouvelle de Nikolaï Gogol, tout comme il l’a fait précédemment pour le Double présenté la saison passée.
Andromaque. Les passions portées par Racine à leur point d’incandescence sont toujours à même de renverser les digues de la raison.
Bananas. Une comédie dont le ressort est la manipulation. Après Un Démocrate adapté de Propaganda d’E. Bernays, Julie Timmerman regarde à la loupe le coup d’état au Guatemala de 1954 orchestré conjointement par la United Fruit Company, multinationale née à la fin du 19e siècle aux États Unis, et la CIA.
L’École des maris. Á découvrir avec gourmandise cette comédie très peu jouée, injustement éclipsée par l’École des femmes.
Racine de Trois. Une comédie de « science-fiction-arboricole », comme la définit son auteur. Trois hommes, observent le monde en mutation. Ils débattent sans filtre de cet univers qui leur échappe.
Á très bientôt au Théâtre afin qu’il continue à nous enchanter et nous émouvoir.
Josette Marteau-Château, août 2022